Les ateliers de l’Université

Pauline Guillier – Atelier du spectateur – Dramaturgie, Evolution et Analyse (L1, L2) :

Il y a l’espace de la lecture, cette chambre à soi où nous lisons le texte de théâtre, où peut commencer ce que Musset appelait « le théâtre dans un fauteuil » ; il y a l’espace à parcourir, réseau entremêlé de routes, de voies et de chemins pour arriver au lieu de la représentation et s’approcher de la scène ; il y a le lieu théâtral qui comprend l’espace de la scène et celui de la salle, qui englobe acteurs et spectateurs où le livre lu devient représentation. Le chemin peut aussi s’inverser : la pièce d’abord, son matériau textuel parfois hybride, non théâtral, que l’on peut lire après ou bien qu’on ne lira pas, le texte n’existant pas sous forme de livre édité. Quel que soit le mouvement, notre travail en atelier du spectateur se situera dans cet entre-deux : de l’espace mental de la lecture à ce lieu concret, sensible du théâtre. Comment ce passage s’opère-t-il ? Que révèle-t-il ? Quels moyens sensibles met-il en œuvre ?  A l’horizon, le refus de tomber dans l’opinion binaire « j’aime/je n’aime pas » et la croyance en une éducation du goût, un long apprentissage, jamais achevé, du jugement esthétique.

Pierre Lesquelen – Dramaturgie (L1) :

Le cours de dramaturgie a pour principale vocation de faire découvrir aux étudiant.e.s la littérature théâtrale de manière intensive. Mettant en avant le répertoire contemporain et donnant des armes théoriques pour se l’approprier et l’investir au plateau, il se déroule comme un atelier et non comme un cours magistral. Quelques pistes d’analyse et de contexte sont données en début de séance, puis les problématiques soulevées par le texte sont construites collectivement (principalement à partir de l’œuvre mais aussi avec d’autres supports proposés par l’intervenant ou les étudiant.e.s). Elles donnent souvent lieu, en fin d’atelier, à des lectures dans l’espace pour les mettre à profit.

Romain Piana – Approche historique des textes et de la scène (L1) :

Le cours d’histoire du théâtre vise à fournir aux élèves des éléments de situation des grandes œuvres, textuelles comme scéniques, du théâtre occidental dans leur contexte – depuis les Grecs jusqu’aux théâtres expérimentaux du XXe voire du XXIe siècle. Chaque grand moment est l’occasion d’un focus sur une œuvre, mais également sur l’organisation sociale du théâtre et ses enjeux esthétiques. Quelques mises en scène modernes du répertoire ainsi interrogé sont également présentées.

Kester Lovelace ou Geoffrey Carrey – Maîtriser son jeu en anglais (L1) :

Je suis spécialiste de la pédagogie structurée et ludique, dit le Drama, spécificité anglo-saxonne. Je m’inspire ainsi des approches de grands metteurs-en-scène anglophones, tels que Peter Brook, Declan Donnellan (Cheek by lowl) ou Simon McBurney (Théâtre de Complicité), qui ont toujours travaillé avec des comédiens non-anglophones. Je m’appuie sur les jeux théâtraux et linguistiques, ainsi que sur l’improvisation guidée, qu’on trouve dans le travail de Keith Johnstone et d’Augusto Boal. Je propose un travail qui associe à la fois le côté linguistique et les spécificités de la langue elle-même (rythme, articulation, accent…) au côté culturel, à travers des textes contemporains, en passant par des dialogues de cinéma, (Neil Labute, Martin Mc Donagh, Caryl Churchill, Willy Russell, Jez Butterworth, Patrick Marber…), jusqu’aux sketchs des Monty Python. J’approfondis le travail afin de rechercher la vérité dans les émotions, comme chez Meisner, et la qualité de la voix, comme chez Cicely Berry. J’apporte des solutions concrètes aux besoins et aux difficultés que pourront avoir les comédiens français pour jouer en anglais (K.lovelace).

Claire Dupont – Consolidation du projet professionnel (L3) :

Il sera question de comprendre et d’analyser les systèmes qui sous-tendent aujourd’hui la mise en place d’une création, de sa production (structuration, recherche de partenaires, demande de subventions) à sa diffusion (organisation de la tournée, réseau…). Comment ces enjeux administratifs sont parfois difficilement conciliables avec les enjeux artistiques ? Comment se situer aujourd’hui comme acteur du théâtre contemporain ? Que veut on créer ? Comment définir sa famille de théâtre, le courant artistique dans lequel on s’inscrit, l’esthétique que l’on veut défendre, la langue que l’on souhaite faire entendre ? Nous tenterons de répondre au conflit qu’il existe parfois entre aspirations et trajectoires.